L’artiste peintre et la couleur

Formes et couleurs de l'art rupestre

Comme les découvertes archéologiques l’attestent, l’homme a toujours cherché à représenter ce qui s’offrait à son regard. Aujourd’hui encore, on peut contempler sur la roche de grottes préhistoriques des animaux et des scènes de chasse peints il y a plus de vingt mille ans. En ces temps reculés, les artistes rupestres savaient déjà suggérer les volumes à l’aide des formes et des couleurs – dans un style tantôt réaliste, tantôt abstrait -, tout en tirant parti des protubérances et des reliefs de la paroi rocheuse. Ils utilisaient tous les matériaux à leur disposition : le blanc de gypse, le noir de fumée, les terres ocre, brunes, rouges et violettes.

La couleur dans l'art rupestre
Art égyptien et la couleur de sa palette

La palette des égyptiens

Les Égyptiens de l’Antiquité ont ajouté à cette palette primitive d’autres matières premières. Sur leurs peintures murales apparaissent le blanc de le vert malachite, le gris, le jaune foncé et le bleu égyptien. Jusqu’à la Renaissance, l’artiste n’a pas cessé de rechercher avec ardeur de nouvelles couleurs pour ses œuvres peintes. La peinture à l’huile a ouvert ensuite un nouveau chapitre de l’histoire de l’art ; cette technique permet, en effet, l’introduction de teintes inédites, dans une gamme qui comprend désormais le blanc d’argent, le jaune de Naples, le jaune d’étain, l’ocre jaune, la terre de Sienne naturelle, la sépia foncée, le vermillon, la laque de garance, la pourpre de Tyr, le vert malachite, le vert de gris, le bleu égyptien, le bleu outremer, le violet et le noir de fumée. Au XVIIIe siècle, qui voit l’essor de l’aquarelle et du pastel, on assiste à une véritable explosion de la couleur.

La couleur et l'artiste contemporain

Il suffit de considérer l’évolution des peintures modernes et contemporaines et des couleurs jusqu’à nos jours – conséquence directe de l’application au domaine des beaux-arts des progrès de la technique et de la chimie – pour se rendre compte que le peintre dispose aujourd’hui d’une liberté absolument totale dans ce domaine.

L’interprétation de l’artiste peintre contemporain est toujours fondamentale dans l’élaboration d’une œuvre d’art. Chaque mélange de couleurs résulte d’un choix, tout comme le mode d’application sur le support, ou la recherche d’une harmonisation personnelle, subjective. Les médiums disponibles sont nombreux, mais pour ma part après avoir privilégié l’huile, l’acrylique, l’aquarelle, la gouache et le pastel, je m’intéresse à d’autres pigments, d’autres façons de peindre. Chacune d’elle offre des qualités particulières et donc des possibilités d’interprétation différentes.

Pour tout un chacun, le monde de la couleur est extrêmement séduisant ; pour l’artiste, en revanche, c’est un véritable champ de bataille, où il lui faut apprendre à se mouvoir avec aisance, afin d’affirmer sa personnalité et trouver des idées innovantes. Pour mieux marier les couleurs entre elles, il est important de développer sa sensibilité de coloriste. Cela permet d’ouvrir plus largement l’éventail des possibilités, d’affiner les contrastes et d’obtenir des harmonies moins hasardeuses. L’univers de la couleur, en fin de compte, fascine par l’infinité des combinaisons et des voies qu’il offre au dialogue visuel.

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