Le cubisme, initié par Picasso et Braque qui viennent de découvrir l’œuvre de Cézanne au Salon d’automne de 1907, se développe entre 1907 et 1914.
D’autres artistes s’y rattachent en 1911 et 1912 : Jean Metzinger, Albert Gleizes puis Juan Gris et Louis Marcoussis. Leurs œuvres ne sont pas connues du grand public avant 1911 (salle 41 du Salon des indépendants) et l’on retient alors le terme péjoratif de « cubiste » pour désigner toute une génération de peintres qui restituent la réalité sous un aspect plus ou moins géométrisé.
Mais Picasso et Braque entendent traduire l’espace et le volume d’une manière directe et véridique, sans esprit de système : le tableau accumulant en transparence une succession d’expériences sensorielles au lieu de décrire « photographiquement » les formes.
Tableaux cubistes
Trois Cubisme
On divise l’histoire du cubisme en trois périodes. 1907-1909: pré-cubisme ou cubisme cézannien (encore relativement descriptif); 1910-1911 : cubisme analytique ou hermétique (le plus indéchiffrable, dans des harmonies translucides de gris et de beiges); 1912-1914: cubisme synthétique (qui évoque la réalité concrète par les collages, les papiers collés, les lettres d’imprimerie en revenant parfois à une palette plus colorée).
Le Cubisme et des Demoiselles
En 1906, Picasso peignait une toile surprenante : les Demoiselles d’Avignon (New York, Muséum of Modem Art). L’année suivante Guillaume Apollinaire présentait Picasso à Georges Braque ; l’œuvre de Cézanne faisait l’objet d’une grande exposition rétrospective au Salon d’automne. Le Mercure de France publia les lettres de Cézanne à Emile Bernard, où l’on pouvait lire cette formule, maintes fois reprise par la suite : « tout traiter dans la Nature par le cylindre, par la sphère et par le cône ».
En 1908, Braque exposa à la Galerie de Kahnweiier des toiles peintes à l’Estaque, et le critique Louis Vauxcelles les qualifie de « bizarreries cubiques ».
Ainsi Picasso, Braque, le poète Guillaume Apollinaire et le marchand d’art Kahnweiler furent à l’origine du Cubisme, dont Cézanne se révéla comme l’une des références. La découverte de l’art africain et des arts primitifs, notamment par l’intermédiaire des peintres fauves, ouvrit la voie au Cubisme. La période cézannienne du Cubisme se caractérise par une réduction du réel à des formes et des volumes fondamentaux. Elle débouche en 1910 sur la période « analytique ».
Des textes théoriques furent publiés ; le Cubisme (1912) de Jean Metzinger et d’Albert Gleizes, membres du « groupe de Puteaux » ; les Peintres cubistes, (1913); Chroniques d’art (réunies en 1960) de Guillaume Apollinaire. Ami de Picasso, Braque et Delaunay, le poète se fit le défenseur et l’amplificateur de leurs découvertes cubistes.
Jusqu’en 1912, ce mouvement cubiste fut un phénomène exclusivement parisien, puis il se diffusa hors de France. Les débuts de la guerre, en 1914, provoquèrent une importante fracture dans son développement : les artistes français étaient mobilisés. Braque et Picasso se séparèrent.
Dès 1913 se définit la période « synthétique » du Cubisme, qui se prolongera encore dans nombre d’œuvres cubistes importantes (les Trois Musiciens de Picasso [1921, New York, Museum of Modem Art]).
J’ai découvert le cubisme très jeune, vers dix ans, mon professeur d’art plastique me l’enseignant dans l’atelier d’artiste et j’avoue être encore très inspiré comme artiste peintre par cette perceptive de plusieurs points de vue sur un tableau en deux dimensions à l’inverse de la photographie d’art.