Acheter une peinture noire en ligne, c’est la couleur de la nuit. La plupart des mythes des origines racontent qu’au début tout était noir et que c’est en sortant de ces ténèbres que la vie a pu commencer. Le noir sert ainsi à faire surgir la lumière.
Tableaux contemporains de couleur noire
La mort et la vie en noir
Il semble impossible qu’une couleur puisse symboliser deux idées contraires. Pourtant, les couleurs ont souvent des significations changeantes dans le temps et selon les circonstances.
Aujourd’hui, en Occident le noir est la couleur du deuil mais, en Égypte ancienne par exemple il pouvait symboliser le limon, un dépôt qui fertilise le sol après la crue, et permet de belles récoltes.
Le noir était aussi considéré comme bénéfique pour le mort. Anubis, le dieu des morts est souvent figuré avec une tête de chacal noir; c’est lui qui accompagne le mort jusque dans l’au-delà.
Pour les égyptiens, le noir véhicule l’espoir d’une vie après la mort.
Le noir qui fait peur
Dès le Moyen Age, celui qui fait peur, c’est le diable. appelé aussi « Satan ». Il vient du royaume des morts où il fait très sombre, Il est aussi sec qu’un squelette mais recouvert de peau et de poils hirsutes Sa tête porte des cornes, son dos a deux ailes et ses pieds peuvent être ceux d’un bouc.
A partir du XIe siècle, il est systématiquement représente en noir, si bien que tous les animaux qui partagent cette couleur se volent devenir aussi mauvais que lui : les chauves-souris. les corbeaux, les chats noirs, les sangliers, les boucs les loups et même les ours, parce qu’ils disparaissent tous les hivers dans les grottes dans le noir le plus complet, comme s’ils descendaient en enfer !
Portrait du Chevalier noir
C’est Zorro bien sûr, mais pas seulement, dans les légendes du Moyen Âge, un chevalier noir n’est pas un mauvais bougre, C’est surtout un personnage mystérieux, qui cherche à rester caché. En général il fait de son mieux pour que tout se passe bien c’est un sauveur. Ce n’est plus le cas avec le célèbre Darc Vador, grand méchant de la trilogie Star Wars.
Le noir est-il une couleur ?
A la fin du XVIIe siècle Isaac Newton, un scientifique, découvre en faisant des expériences avec des prismes que la lumière se décompose en plusieurs couleurs : celles que nous voyons dans l’arc-en-ciel.
En 1665 il en identifie cinq : rouge, jaune, vert, bleu et violet. Quelques années plus tard, il leur ajoute l’orange et l’indigo. Il crée surtout un nouveau classement pour les couleurs, qui reste celui que nous utilisons de nos jours violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge. Mais dans ce nouvel ordre, il n’y a plus de place pour le blanc et le noir, et au XIXe siècle, ils ne sont même plus considérés comme des couleurs. En effet, si le blanc contient toutes les couleurs, le noir, au contraire, n’en contient aucune.
Pour ou contre le noir ?
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, chez certains peintres,
il n’y a plus de place pour le noir. Après leur lecture des textes du scientifique Chevreul, pour qui ce n’est pas une couleur, les artistes impressionnistes et postimpressionnistes le rejettent de leur palette, Gauguin écrit même :
Rejetez le noir et ce mélange de noir et de blanc que l’on nomme le gris. Rien n’est noir, rien n’est gris. » Alors, que font-ils ? ils préfèrent mélanger des pigments bleus, rouges ou verts pour obtenir des couleurs presque noires, mais porteuses de nuances.
Noir modeste et austère
À partir de la Réforme protestante, l’habit noir joue un rôle moralisateur. S’habiller de noir signifie que l’on est un citoyen honnête, vertueux, un bon chrétien. Le vêtement est aussi un moyen de créer une séparation entre les classes sociales.
Ce jeune homme de bonne famille, peint par Lorenzo Lotto, vit au XVIe siècle et s’habille tout en noir. Dans ce portrait, Le buste de trois quarts, tourné vers nous, il nous regarde droit dans les yeux. Derrière lui, une draperie en soie, tissée de motifs floraux ton sur ton, est bordée d’un liseré vert qui guide notre regard vers une lampe allumée.
Celle-ci, représentée avec son éteignoir, permet de rappeler la fragilité de la vie, car la mèche de la bougie se consume et peut s’éteindre à tout moment Mais le plus remarquable chez Lotto est sa manière de représenter le visage du jeune homme, qui paraît si vivant, si réaliste. Comment? Par la précision du portrait, jusque dans les plus petits détails (verrue et tache sur la peau), la singularité des traits (lèvres fines, nez long, paupières tombantes) et la bouche entrouverte qui semble vouloir nous parler…
La première couleur créée par l’être humain
Le noir est le premier pigment préparé par l’homme. En faisant brûler du bois, il crée du noir de charbon. Puis, par combustion, en récupérant la fumée, il met au point le noir de fumée. Deux pigments qui, mélangés à de l’eau, ont permis de créer les premières encres pour écrire ! Ce sont des pigments minéraux, Parmi eux, il y a également le graphite, utilisé pour les mines de crayon.
Pour faire du noir naturel, on peut utiliser du bitume, de l’ardoise et du noir de campêche, tiré d’un arbre dont le bois est très sombre. Ce sont les Aztèques qui l’ont utilisé en premier, puis les Espagnols, qui, après la conquête des Amériques, l’exportent vers l’Europe.
On peut également faire du noir en brûlant des os durs, comme les bois de cerf, ou encore l’ivoire de rhinocéros. C’est le noir d’ivoire ou noir d’os.
Il existe aussi des noirs organiques de synthèse, comme le noir d’aniline, inventé au XIXe siècle, qui est très utilisé par l’imprimerie, et le noir de pérylène, créé au XXe siècle.
L’artiste peintre plonge son tableau dans le noir
Au XVIe siècle, un artiste italien plonge ses tableaux dans le noir pour créer des scènes plus dramatiques, plus expressives, plus mystérieuses, et attirer davantage l’attention des fidèles dans les églises. Il s’appelle Caravage. Dans la peinture L’Arrestation du Christ, sept personnages sortent de la nuit serrés les uns contre les autres et cadrés selon un plan très rapproché. Six d’entre eux sont emportés par un mouvement empressé vers la gauche, un seul va à contre-courant, le corps tourné vers la droite : c’est le Christ, au moment où les soldats romains le saisissent.
Chez Caravage, ils portent des armures modernes qui accrochent la lumière, L’homme qui semble pousser le Christ vers la gauche s’appelle Judas. Si son visage est si proche de celui de Jésus, c’est qu’il vient de l’embrasser – c’est le signe convenu avec les soldats pour leur désigner le Christ. Seules certaines parties du corps des personnages sortent du fond noir : têtes des apôtres et têtes des Romains, Jésus seul est davantage éclairé. La lumière n’est ni uniforme, ni créée par une source lumineuse précise ; les personnages semblent recevoir des éclats de lumière, qui viendraient de différents spots, un peu comme au théâtre.
Cette manière de faire ressortir des personnages du noir est appelée « clair-obscur » et est typique de cet artiste, qui sera beaucoup imité et inspire encore l’artiste peintre contemporain. Peut-on dire que le peintre cherche à faire surgir de l’ombre, du mal, le bien ? Pas vraiment puisque le mal incarné par Judas et les soldats est lui aussi éclairé. Pour Caravage, la lumière et l’obscurité sont surtout une manière de mettre en scène les événements.
Tableaux de Soulage, Le Maître du noir
À partir de 1979, un artiste français, Pierre Soulages, qui auparavant peignait de grandes toiles sombres mêlant le noir au blanc, au gris, à l’ocre ou au bleu sombre, a limité sa palette au noir uniquement. Un noir assez spécial puisqu’il l’appelle « outrenoir ».
Cette couleur nous révèle une chose à côté de laquelle nous étions tous passés : la lumière ! Comment est-ce possible, à partir de cette teinte si sombre ? Les toiles de Soulages sont uniquement recouvertes de noir d’ivoire travaillé avec des outils de sa fabrication, des brosses ou des raclettes faites avec des bandes de cuir, qui lui permettent de pousser la couleur et de lui imprimer des lignes, des aspérités, différentes textures.
Selon les éclairages et notre position face à la toile – souvent très grande -, tout cela produit des reflets de lumière et différentes nuances de noir. C’est un cas unique dans l’histoire de l’art, car ces œuvres ne sont pas vraiment des monochromes, dans la mesure où on ne voit pas qu’une seule couleur, mais un ensemble d’effets lumineux.