Qui était Jan Van Eyck ?
La Renaissance trouve en Flandre une expression particulière qui s’incarne dans la vision du monde de Jan Van Eyck. Il traduit une sensibilité nouvelle de la réalité, par l’usage de la peinture à l’huile, dont il diffuse l’emploi, et par sa maîtrise technique de la perspective linéaire.
Son art fascine par la minutie, par l’observation aiguë de la nature et de la lumière, par la mise en place d’espaces intérieurs et de paysages où campent des personnages réalistes.
L’éclat, la variété des couleurs et la qualité de sa matière picturale émerveillent.
Le talent de Van Eyck s’exprime dans les portraits, les représentations mariales (parfois avec le donateur), quelques autres scènes religieuses puis de rares nus et thèmes variés.
Il peint sur des panneaux de bois, souvent de petits formats, hormis le polyptyque de Gand. Ses commanditaires sont les grands de son temps : Guillaume IV, Jean de Bavière et surtout Philippe le Bon.
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Présent dans la vallée de la Meuse, dans le diocèse de Liège, puis peut-être à Lille, Van Eyck se serait fixé à Bruges à partir de 1429. Il est sensible à la miniature franco-flamande et au gothique international français.
À ses débuts, ses enluminures empruntent au style gothique international : jeu linéaire élégant, raffiné et complexe, multiplication de personnages et de détails anecdotiques, coloris subtils, mais le réalisme des compositions et la délicatesse des effets lumineux sont nouveaux.
Ses premiers tableaux rappellent les enluminures, bien que les éclairages naturels, doux et immatériels caressent les intérieurs.
Dès 1432, il affirme son talent. Des innovations se lisent dans la maîtrise de la perspective linéaire à point de fuite unique, qui construit rigoureusement l’œuvre, campe les architectures et les personnages.
La perspective atmosphérique est génératrice d’espaces dont s’emparent les figures de grand format, aux formes amples et puissantes, parfois sculpturales et décoratives, des nus monumentaux.
La matière picturale devient dorée et chaude, les détails mis en évidence sont choisis, la lumière, dont Van Eyck analyse les effets sur les choses, s’affine. Si le style moyenâgeux marque toujours ses compositions, ses progrès techniques et stylistiques, son analyse du monde et des êtres tendent définitivement vers le réalisme.
Sa maîtrise parfaite de la peinture à l’huile lui permet de représenter le monde dont il scrute les apparences, et d’en décrire la beauté des matières. Sa virtuosité technique donne aux éléments une précision quasi tangible.
Ses portraits sont habituellement des effigies en buste, le visage de trois quarts, tourné vers la gauche, le regard fixant le spectateur ; les mains sont parfois représentées.
L’analyse psychologique, respectueuse, humaine et précise, est rendue avec une grande économie de couleurs; une tache rouge, vêtement ou turban, fait ressortir le personnage peint souvent sur fond noir.
Une sobriété absolue mène à l’abandon des contrastes colorés, au profit de nuances brunes ; seul le visage émerge de l’ombre, et le regard sévère ou doux
Pour le portrait double des époux Arnolfini, sont privilégiés la virtuosité des jeux de lumière, les reflets, le rendu des tissus et des fourrures.
Un artiste célèbre très jeune comme enlumineur puis comme peintre, connu à travers toute l’Europe au XVe siècle, Van Eyck tombe dans l’oubli jusqu’en 1930.
Artiste flamand par excellence, Van Eyck renouvelle l’art de son pays ; le premier en Flandre, il délaisse le style gothique international, au profit d’un «réalisme» du monde sensible.
Van Eyck crée les premiers nus monumentaux de la peinture du Nord de l’Europe (Adam et Ève dans le Polyptyque de l’Agneau mystique).
Fondateur du portrait occidental, il est le premier à représenter des personnages qui fixent le spectateur. On lui doit aussi la première scène d’intérieur profane, qui a servi de modèle aux peintres du Nord (Portrait des époux Arnolfini).
Sa maîtrise de la perspective linéaire à l’aide d’un unique point de fuite et de la perspective atmosphérique en fait une figure phare de la peinture flamande au XVe siècle.
Ses intérieurs sont inondés d’une lumière dorée, filtrée par la fenêtre.
L’artiste peintre perfectionne la technique de la peinture à l’huile qu’il diffuse, même s’il n’en est pas l’inventeur. Sur un panneau de bois bien préparé, il pose successivement des couches transparentes de couleurs (glacis) et obtient un rendu fascinant des matières.